Long de 216 pages, l'ouvrage sera commercialisé au prix de 20,90 euros.
Nicolas Sarkozy à Paris, le 21 octobre 2025. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Nicolas Sarkozy, qui a pu quitter sa cellule de prison le 10 novembre, va publier le 10 décembre "Le journal d'un prisonnier", un livre sur son incarcération à la Santé dans le cadre du procès libyen
"En prison, il n'y a rien à voir, et rien à faire. J'oublie le silence qui n'existe pas à la Santé où il y a beaucoup à entendre. Le bruit y est hélas constant. A l'image du désert, la vie intérieure se fortifie en prison", écrit sur le réseau social X l'ancien président, incarcéré trois semaines suite à sa condamnation dans le procès libyen.
Long de 216 pages, l'ouvrage sera commercialisé au prix de 20,90 euros, ont précisé dans un communiqué les éditions Fayard, contrôlées par Vincent Bolloré.
Le 25 septembre, l'ancien chef de l'État, aujourd'hui âgé de 70 ans, a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, et à une amende de 100.000 euros. Il a aussitôt fait appel et jouera son avenir lors d'un nouveau procès, prévu du 16 mars au 3 juin à la cour d'appel de Paris.
Officiers de sécurité
En détention à l'isolement, et protégé par deux officiers de sécurité, ce qui a ulcéré les syndicats pénitentiaires, l'ancien président était "dans une cellule de 9 m2, il y a du bruit tout le temps" , avait commenté au début de sa détention son avocat et ami Jean-Michel Darrois, après son premier entretien au parloir avec Nicolas Sarkozy.
"Il envisage de passer son temps en écrivant, en faisant le plus de sport possible, en recevant les visites de sa famille et de ses avocats", avait décrit son conseil, précisant qu'il avait "commencé à écrire son livre" dès le premier jour de détention.
Le tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye du dictateur Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007.
Celui qui clame son innocence depuis le début de l'affaire a vécu une détention inédite pour un ex-président dans l'histoire de la République française et qui a suscité de vifs débats. Pour les juges, le mandat de dépôt prononcé était justifié par la "gravité exceptionnelle" des faits. Pour Nicolas Sarkozy, il a été motivé par "la haine".
Écroué le 21 octobre, Nicolas Sarkozy a été libéré de prison le 10 novembre par la cour d'appel de Paris, qui a estimé qu'il ne présentait pas de risque de fuite et l'a placé sous contrôle judiciaire. La justice lui a toutefois imposé une interdiction de quitter la France, d'entrer en contact avec les autres prévenus et un certain nombre de personnes , dont le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui lui avait rendu visite en prison le 29 octobre, ou tout membre de son cabinet ou cadre judiciaire susceptible de bénéficier d'informations sur les procédures.
Dix prévenus rejugés
Neuf autres personnes seront rejugées à partir de mi-mars aux côtés de Nicolas Sarkozy.
Parmi les prévenus figurent deux anciens proches collaborateurs de lui, Claude Guéant -condamné à six ans de prison mais sans mandat de dépôt- et Brice Hortefeux -qui a écopé pour sa part de deux ans de prison, une peine à effectuer sous bracelet à domicile assortie de l'exécution provisoire. Autre prévenu à être rejugé, l'intermédiaire Alexandre Djouhri, condamné à six ans de prison et trois millions d'euros d'amende en première instance, et incarcéré depuis.
D'ici là, une autre échéance judiciaire capitale attend Nicolas Sarkozy. Déjà condamné définitivement dans l'affaire des écoutes, l'ancien président saura le 26 novembre si la Cour de cassation valide ou non sa condamnation en appel dans l'affaire Bygmalion, à un an d'emprisonnement dont six mois ferme aménageables, pour le financement illégal de sa campagne présidentielle perdue de 2012.
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